L’impact du prix Nobel de physique 2022. La spiritualité est-elle scientifique ou est-ce la science qui devient spirituelle? 

(Le prix Nobel de physique 2022 a été attribué au Français Alain Aspect, à l’Américain John F. Clauser et à l’Autrichien Anton Zeilinger, pour leurs découvertes sur l’intrication quantique, un mécanisme où deux particules quantiques sont parfaitement corrélées, quelle que soit la distance qui les sépare.)

La physique quantique telle que mise en valeur lors du prix Nobel de physique de 2022 nous oblige à concevoir une autre  vision du monde. Une mutation est en cours, aussi grande que celle due à Copernic[1] car notre idée de la réalité,  celle du modèle mécanique, est révolue.  

Au-delà du matérialisme

Le paradigme scientifique actuel, celui du monde matériel  qui appartient essentiellement au monde occidental, nous a emprisonnés pendant des siècles ; aujourd’hui, il évolue inexorablement. Nous ne nous sommes pas encore rendu compte que des changements ont lieu dans notre vie de tous les jours, notre vie pratique, nos comportements, nos pensées, etc. C’est toute une méthode de travail, de réflexion, de communication et de perception intellectuelle qui va changer.

En effet, nous devons intégrer le fait que le monde matériel, celui de l’espace, du temps et de la matière, ne constitue pas la réalité fondamentale ! Au sein de ce nouveau paradigme, c’est l’information, plutôt que la matière, qui est la réalité fondamentale, une réalité profonde qui échappe aussi bien à l’espace qu’au temps.

L’existence de mondes entiers, parallèles, qui vivent en dehors de notre univers matériel, coexistent avec le nôtre, mais nous ne les percevons pas. Ils possèdent une grande densité d’informations susceptibles d’être activées et rendues disponibles. « L’entièreté de ce qui s’est passé depuis le début du monde y est inscrite et rien ne peut échapper à son enregistrement » nous dit E. László[2]. … « Pour la plupart d’entre nous, un fait est un fait… Mais le monde de la physique quantique  autorise la coexistence de plusieurs réalités différentes. » [3] Ceci a des implications énormes.

Explications

L’intrication quantique est le phénomène dans lequel deux particules forment un système lié, et dépendent l’une de l’autre quelle que soit la distance qui les sépare. Suite aux nombreuses recherches dans le domaine quantique,  il est maintenant admis que nous sommes dans deux mondes à la fois, des mondes qui se côtoient, l’un est dit « illusion » c’est celui qui nous semble réel, et l’autre est dit « réel » qui est celui dit « hors-de-l’espace-temps ».

Ce ne sont pas seulement les particules qui voyagent dans ces deux mondes et y existent en même temps, mais également nos pensées, nos actes, nos mémoires, etc. que nous pouvons contacter lors d’états de conscience modifiés (l’hypnose par exemple).

La « dualité onde-corpuscule » ou superposition quantique, est le fait qu’un objet quantique se comporte tantôt comme une onde, tantôt comme une corpuscule… ou comme les deux à la fois, selon les conditions dans lesquelles il est observé.  C’est donc celui qui émet une intention ou une information qui « gère » la situation. “Dans le monde quantique, les « observateurs », c’est-à-dire nous,  jouissent d’un grand pouvoir[4] car une particule qui  peut se trouver dans plusieurs états à la fois  choisit instantanément son camp dès qu’elle est observée. Autrement dit, nos intentions créent la situation. Pourquoi alors ne pas développer des intentions de guérison, de paix ?

Les anciens initiés : au-delà du temps

L’histoire nous a montré que les processus de changement sont très, très longs. Et ce, malgré le fait que les mystiques et les sages savent depuis longtemps qu’il existe un champ cosmique reliant tout, au plus profond de la réalité.

Les anciens initiés avaient accès à ces archives du monde (dites annales akashiques) et ils connaissaient à la fois le passé, le présent et l’avenir.

Selon Vivekananda[5], « l’univers tout entier est composé de deux substances. L’une est l’âkâsha ; c’est l’existence omniprésente, qui imprègne tout. Tout ce qui a forme, provient de cet âkâsha. C’est l’âkâsha qui devient l’air, qui devient les liquides, qui devient les solides ; c’est l’âkâsha qui devient le soleil, la terre, la lune, les comètes ; c’est l’âkâsha qui devient le corps humain, le corps des animaux, les plantes et toutes les formes que nous voyons, tout ce qui peut tomber sous nos sens, tout ce qui existe. Il ne peut pas être perçu, il est subtil. Quelle est la force qui, de cet âkâsha, confectionne l’univers ? La puissance du prāṇa [6]. Tout comme l’âkâsha est la substance infinie et omniprésente de cet univers, de même le prāṇa est la force infinie et omniprésente qui s’y manifeste. »

La dimension du temps, concept déjà complexe à appréhender au cours de notre vie sur terre, l’est plus encore lorsque l’on parle de l’après-vie, où l’espace-temps n’existe pas. Tout notre langage est basé sur la notion du temps, qu’il soit linéaire, circulaire, ou autre. Comment expliquer par exemple nos vies « antérieures », puisqu’elles sont en fait « simultanées » ou « parallèles ».

Le « hors-de-l’espace-temps », « beyond space-time » en anglais, est si bien décrit par Ervin László[7]. « Ce que nous sommes n’est pas défini par notre corps, mais par notre esprit. Tandis que le premier est mortel, le deuxième persiste infiniment au-delà de l’espace-temps. […] Notre monde est la manifestation d’une réalité qui échappe à notre observation. […] L’espace-temps et l’Akasha sont intimement liés, mais l’un se voit, l’autre se sent.

Se connecter à la bonne fréquence

Plusieurs auteurs comparent la relation entre la dimension akashique inobservable, se trouvant hors de l’espace-temps, et la dimension de l’espace-temps observable, à un système informatique. Le logiciel ne nous est pas perceptible, par contre l’écran de l’ordinateur reflète l’activité du logiciel. De même une radio produit le son d’une symphonie, mais la musique elle-même, qui a son existence propre, est en dehors de l’émission de radio. La radio donne l’information de quelque chose qui existe déjà, il suffit de se connecter à la bonne fréquence. Bien des travaux ont démontré que le cerveau et la conscience existent sur des plans de réalité séparés. Le cerveau ne produit pas la conscience, il la transmet et lui permet de se manifester.

L’hypnose et le voyage au-delà du temps

La mémoire des évènements et des émotions qui ont jalonné notre vie physique continue donc d’exister. Ces mémoires peuvent être réactivées ou revécues, dans un but d’éclaircissement ou de libération. Sous hypnose ou autre état « alpha », nous voyageons en Akasha et nous y rencontrons des présences invisibles, connues ou non ; nous nous y promenons et y visitons nos vies, dites antérieures, peut-être postérieures, ou parallèles. Ces (re)vécus, nous les ressentons au plus profond de notre âme. C’est là que nous pouvons aller pour trouver réponses à certaines de nos questions existentielles.  Le passé peut être retrouvé ; les âmes des défunts contactées ; les traumas revisités, revécus et transmutés ; les ancêtres et leurs états de conscience compris et libérés. De la même manière, nous pouvons faire l’expérience d’éléments de conscience qui ne nous appartiennent pas, comme ceux d’âmes errantes ou possédantes, souvent mentionnées comme « entités ».

À notre mort, l’ensemble des informations qui composent notre conscience est conservé dans l’Akasha et est accessible à la conscience de tous les êtres humains dans l’espace-temps. Le lien entre la conscience individuelle (âme) et la conscience cosmique ou universelle, demeure intact. La mort n’est pas la fin de l’existence.

Conclusion

Bien des hypothèses n’en sont plus. Les visions ne peuvent plus être péjorativement qualifiées d’hallucinations ; la télépathie peut être expliquée ; on ne peut plus utiliser le conditionnel pour présenter ce que d’aucuns appellent encore expériences extraordinaires, elles sont maintenant reconnues comme normales, ordinaires. Le monde de la science mécanique est révolu et ne pourra plus jamais faire marche arrière ! Une nouvelle vision du monde est enfin possible et souhaitable. Ouvrons notre conscience aux  implications spirituelles de ce prix Nobel  dans notre vie quotidienne.

[1] Nicolas Copernic (1473-1543) savant humaniste qui a changé notre vision du monde en plaçant le Soleil au centre de l’Univers. La Révolution Copernicienne ouvre la voie à une vision nouvelle du monde, une nouvelle manière de penser. L’œuvre de Copernic est une révolution scientifique en substituant au paradigme géocentrique de l’astronomie son paradigme héliocentrique. Elle est aussi une transformation dans la façon de penser.

[2] Ervin Laszlo, (1934 à Budapest) philosophe des sciences et théoricien des systèmes, auteur de 75 livres et 400 articles.

[3] Et si la réalité objective n’existait pas ?Article deNathalie Mayer, publié le 19 novembre 2019.

Article deNathalie Mayer, publié le 19 novembre 2019.

[5] Vivekananda (1863-1902) est un philosophe et maître spirituel qui a fait connaître l’hindouisme au monde occidental, il est l’un des principaux disciples de Râmakrishna.

[6] Prāṇa est un terme sanskrit, qui intègre simultanément les notions de souffle et de principe vital du souffle et de sa manifestation organique dans la respiration.

[7] Ervin Laszlo, (1934 à Budapest) philosophe des sciences et théoricien des systèmes, auteur de 75 livres et 400 articles.